Retour au bureau : pourquoi certains y vont la « boule au ventre »

Des DRH confrontés à une « fuite » de salariés


C’est un fait, certains actifs français ont vécu le 100 % télétravail comme une torture morale et physique quand d’autres ont tant apprécié l’expérience qu’ils ne souhaitent plus du tout revenir au bureau. Certains salariés auraient même pris la tangente sans sonder leur employeur en amont. En effet, selon les dernières données de l’association nationale des directeurs et directrices des ressources humaines (ANDRH), 30 % des DRH seraient actuellement confrontés à des salariés ayant déménagé lors du premier confinement, sollicitant désormais un aménagement de leurs journées de travail pour adapter leur quotidien à leur nouvelle adresse, située trop loin de leur entreprise. En fait, pendant le confinement, certains salariés ont tout bonnement quitté leur région sans tenir compte des volontés de présence de leur employeur, partant du principe que le télétravail continuera sa généralisation en sortie de crise sanitaire.


Concilier férus du présentiel et démissionnaires du bureau
Et pourtant, les employeurs ne semblent pas voir le télétravail généralisé comme une option. Si 86 % des DRH semblent d’accord pour laisser leurs équipes télétravailler durant l’été, ils ne se prononcent pas sur les modalités de travail à partir de la rentrée. Ensuite, 23 % des entreprises affirment vouloir cesser le télétravail à partir de septembre. Enfin, selon un sondage réalisé par Vivavoice en avril dernier, 71 % des dirigeants seraient tout bonnement contre le télétravail.


Alors, comment concilier les férus du présentiel avec les démissionnaires de la vie de bureau ou encore avec ceux qui éprouvent de l’anxiété à retrouver une vie sociale et/ou professionnelle ? Comment répondre à une telle variété de profils et d’envies ? Tels sont les défis que doivent relever les managers en sortie de crise, manifestement dès la rentrée prochaine. Et si le travail hybride est une solution (mixer télétravail et journées en présence), la réponse apportée sera sûrement plus vaste, en tenant compte des besoins et sensibilités de chacun, en englobant des techniques de micro-management et de nouvelles méthodes de travail et de reporting adaptées, à l’instar de la pratique de l’expérience collaborateur, qui vise à individualiser le parcours de travail d’un collaborateur à tous les niveaux, selon son potentiel, son mode de vie et ses attentes vis-à-vis de l’entreprise.
Déménager sans prévenir l’employeur : ce que disent les juristes
À savoir comment agir face à un collaborateur qui aurait déménagé durant le confinement, faisant fi de la distance qui le relie à son lieu de travail, les juristes semblent s’accorder à dire qu’une personne peut tout à fait déménager sans prévenir ni obtenir l’autorisation de son employeur. Ce dernier conserverait toutefois le droit de licenciement dès lors que la situation ne permettrait pas d’honorer le contrat de travail. En clair, mieux vaut faire part de vos projets de vie à votre employeur pour négocier un aménagement du planning avant d’entamer des démarches qui vous conduiraient loin de votre lieu de travail.
En conclusion, retenons que malgré ces chiffres pro-télétravail, la plupart des salariés restent attachés à leur bureau physique. 74 % d’entre eux ne souhaitent pas revenir au bureau « comme avant – sous-entendu à 100 % », mais souhaitent y revenir quand même ! Aux managers de réinventer le quotidien de travail pour maintenir l’implication et la productivité intactes.