Comment répondre à la question « Pourquoi voulez-vous travailler ici ?
Elle est toute simple cette question d’entretien d’embauche. Pourtant elle trouble de nombreux candidats, en particulier sa variante "Pourquoi nous et pas un autre ?". Mais sachez que cette interrogation est une superbe opportunité pour se démarquer de la concurrence. Voici comment.
Parce que vous connaissez l’entreprise (vraiment)
Ne pas venir à l’entretien « juste parce qu’on a vu de la lumière ». Au-delà de la boutade, Jean-Marc Fourche traduit le constat (énervé…) de beaucoup de recruteurs. « Souvent, les candidats répondent à de multiples annonces sans forcément beaucoup de conviction, observe ce consultant, auteur du guide Entretien d'embauche : les 5 étapes clefs pour convaincre et réussir. Mais ensuite, il ne sert à rien de se rendre à l’entretien sans montrer un minimum de connaissance sur le secteur d’activité de l’employeur et son fonctionnement. » S’intéresser à l’actualité récente de l’entreprise qui vous reçoit, c’est aussi ce que recommande Corinne Moret. « Ce n’est pas très compliqué, explique cette coach. Il suffit de taper le nom de l’entreprise dans le fil actualité de Google ou dans le moteur de recherche d’un quotidien économique. Cela permet de montrer que l’on s’intéresse à l’entreprise où l’on postule et de réagir à certains sujets qui ne seront peut-être pas évoqués par hasard. Et évidemment de faire la différence avec d’autres candidats. »
"Se plaindre d’un manque d’évolution dans son travail ou dire que l’on pense avoir fait le tour de son poste est toujours pertinent car cela peut traduire l’envie d’un nouveau défi."
Parce qu’elle est à votre taille
« C’est précisément la connaissance de l’entreprise qui va permettre au candidat de conforter son choix et de le motiver, poursuit Jean-Marc Fourche. Par exemple, postuler dans un grand groupe, une PME ou une start-up, ce n’est pas la même chose. » Parmi les éléments qui peuvent nourrir le discours du candidat figure ainsi la taille de l’entreprise. « Dans un grand groupe, un candidat peut mettre en avant un vrai désir de carrière et d’évolution sur le long terme. Dans une PME, il peut apprécier d’avoir plus d’emprise sur certains dossiers. Quant aux start-up, elles conviennent à des profils désireux de vivre une vraie aventure, voire de s’associer au capital. Au moins, avec ces arguments, le recruteur sait ce que le candidat a envie de donner et de recevoir. »
Parce que vous avez envie de changement
L’ennui peut être un moteur pertinent et les recruteurs en sont conscients. « L’enjeu est souvent de mesurer l’enthousiasme d'un candidat pour un nouveau projet plutôt que pour un nom d’entreprise », commente Christophe Dulhoste, senior manager chez Hays Executive. Ce recruteur côtoie beaucoup de profils encore en poste et est très sensible aux envies de changement. « On leur demande ce qu’ils pourraient espérer dans un nouveau poste et ce qui leur manque aujourd’hui. Évidemment, mieux ne vaut pas parler tout de suite d’une meilleure rémunération. En revanche, se plaindre d’un manque d’évolution dans son travail ou dire que l’on pense avoir fait le tour de son poste est toujours pertinent car cela peut traduire l’envie d’un nouveau défi. »
Parce ce que vous vous sentez proche ses valeurs
« Il ne faut oublier qu’un recruteur apprécie qu'on lui renvoie une image juste mais aussi positive de son entreprise », rappelle Jean-Marc Fourche. À cet égard, valoriser sa marque employeur est aussi un bon calcul. « Les candidats parlent trop peu de leurs valeurs, alors que c’est une motivation qui va particulièrement parler à certains recruteurs. » Par exemple, Patrick Aisenberg, fondateur de Linkbynet, reconnaît ainsi qu’il est sensible aux profils avec un intérêt pour l’environnement. Cette société spécialisée dans l’hébergement de sites web a choisi, par exemple, de payer 10 % de plus la construction de son siège pour améliorer la qualité écologique du bâtiment et le bien-être des salariés. « Nous recrutons bien sûr des techniciens et des ingénieurs compétents, mais s’ils manifestent aussi une sensibilité au développement durable, c’est toujours un plus… »