Démotivés au travail ? Voici les vraies raisons
Le Maroc est le pays où la démotivation au travail est la plus forte. À quoi doit-on ce désengagement général ? Une récente étude d’un cabinet de conseil en management répond en partie à la question.
Traîner des pieds tous les matins sur le chemin du travail, c’est le quotidien de 54 %* des salariés marocains qui s’estiment désengagés au travail. Un sentiment frustrant qui peut finir par entamer tant l’épanouissement professionnel que personnel. Pour le combattre, mieux vaut en connaître les causes. Certaines dépendent des salariés eux-mêmes, mais d’autres sont d’ordre managéria
leLoin de l’info, loin du cœur
Le désengagement, c’est un peu comme un amour qui s’éteint peu à peu. Moins on a de nouvelles de l’autre, moins on s’engage dans la relation. Même constat au bureau : moins votre manager vous tient au courant des décisions stratégiques, moins vous avez envie de vous dévouer pleinement à votre tâche. Si les salariés se désengagent, c’est donc d’abord parce que 61 % d’entre eux estiment que leur direction ne partage pas régulièrement les décisions stratégiques et les plans d’action. Ils ne sentent pas intégrés dans l’objectif commun définit par l’entreprise.
D’autres (40 %) sont démotivés parce qu’ils ne voient pas précisément à quoi ils servent dans l’entreprise. Et sur ce point, c’est de nouveau la communication avec les managers qui conditionne l’engagement : près de la moitié des collaborateurs estiment que leurs managers ne leur expliquent pas leur contribution à la réussite de l’entreprise.
Process, KPI, reporting : les dégâts du « trio infernal »
Le désengagement des salariés a aussi un rapport avec l’essor des valeurs d’entreprise, estime de son côté le sociologue du travail François Dupuy : « La valeur la plus répandue dans les entreprises, c’est l’innovation », affirme-t-il. Ainsi, l’injonction à l’innovation conduirait d’après lui, les entreprises à exiger de l’engagement de la part de leurs salariés. Et pour vérifier cette motivation, elles mettent en place des contrôles : « Process, KPI, reporting, c’est ce trio infernal, ce management coercitif qui a conduit les salariés à se désengager », estime le sociologue. À cause de ces pratiques, les salariés se retrouvent avec une bonne partie de leur activité consacrée à justifier et communiquer sur leur travail. Ils s’éloignent de leur cœur de métier et ne perçoivent plus clairement leur rôle.
L’âge, une cause naturelle de désengagement ?
64 % des salariés de moins de 35 ans se déclarent engagés. Un bon chiffre qui peut s’expliquer par un âge où la motivation provient de la volonté de faire ses preuves. À l’inverse, les plus de 35 ans, plus expérimentés, sont peut-être davantage désabusés par le marché de l’emploi, ou tournés vers d’autres priorités plus personnelles, comme par exemple la famille
Comment retrouver l’envie et la motivation au quotidien ?
Les plus patients choisiront de renouer le dialogue avec leur hiérarchie. Mais changer les réflexes et les habitudes de travail des autres relève du parcours du combattant. C’est pourquoi d’autres choisiront une solution plus radicale : partir vers de nouveaux horizons.