Comment gérer le stress pendant sa recherche d’emploi ?
On parle souvent du stress des salariés, mais les chercheurs d’emploi sont eux aussi soumis à beaucoup de pression. Entre le marché du travail hostile et les réponses des recruteurs qui se font attendre, il est difficile de ne pas succomber au stress. Nos conseils pour appréhender cette tension en fonction de chaque source d’angoisse.
1-Changer sa vision de soi quand on est au chômage
Avec la conjoncture, les recruteurs sont plus hésitants et les périodes de recherche d’emploi plus longues. Et à mesure qu’elles s’allongent, le niveau de stress des principaux intéressés monte d’un cran. C’est difficile, mais pour combattre la peur de ne pas retrouver un poste rapidement, « le mieux est de considérer la recherche d’emploi comme une opportunité de faire un point sur sa carrière, non comme une sanction », explique Caroline Boury, fondatrice du cabinet Coach Inpulse. Puisque vous vivez une période de transition, « profitez-en pour vous poser les bonnes questions sur votre vie professionnelle. Qu’est-ce que j’ai envie de faire ? Quel poste aimerais-je occuper ? », conseille-t-elle. Souvenez-vous également que les périodes chômées sont monnaie courante et qu’elles concernent aujourd’hui beaucoup de personnes, même les plus talentueuses.
"La meilleure méthode pour éviter de se laisser envahir par le stress [...] est de se rappeler ses précédents succès et réussites, et de se remémorer ses moments de confiance en soi."
2-Savoir expliquer sa situation à son réseau
Se présenter à autrui lors d’un dîner entre amis ou une réunion de famille constitue, pour nombre de demandeurs d’emploi, une véritable source de stress. « Lorsqu’on est au chômage, on est plus sensible au regard des autres et on a parfois tendance à mal interpréter certaines remarques », constate Caroline Boury. Plutôt que de vous présenter comme un demandeur d’emploi ou chômeur, choisissez des mots démontrant votre proactivité. Dites plutôt : “J’étudie actuellement plusieurs pistes de postes”, “J’offre mes services dans le consulting” ou encore “J’aimerais travailler dans l’industrie du luxe”. « Le regard des autres changera radicalement », promet Sylvie Sanchez-Forsans, fondatrice du Centre d’applications psychologiques et d’accompagnement professionnel (CAPAP) de Lyon.
3 L’entretien, le jour où il faut convaincre
L’entretien d’embauche est certainement l’étape où le stress atteint son pic. « C’est un état émotionnel normal étant donné les circonstances », rappelle Sylvie Sanchez-Forsans. S’il est pertinent de ne pas prendre l’exercice à la légère, il s’agit aussi de ne pas se mettre la pression. Pour éviter d’être paralysé par le stress le jour J, essayez de contrôler cette source d’angoisse en mettant des mots sur cet évènement, en se remémorant l’objectif du rendez-vous, en énumérant vos ressources et qualités, en prenant de la hauteur de vue…
Mais au-delà des entrevues que vous pourrez décrocher, il est important de rester au contact du milieu professionnel dans lequel vous voulez travailler : en rencontrant des autres qui y évoluent, en se rendant à des conférences ou en allant sur des salons. Ces rencontres aideront les candidats les plus stressés à prendre confiance en eux, et donc à être plus à l'aise le jour de l'entretien.
4-Après l’entretien, l’attente se fait longue
Pourquoi le recruteur ne me rappelle-t-il pas ? C’est la question que vous vous posez toutes les deux heures, vos yeux rivés sur votre téléphone portable qui ne sonne pas… Plutôt que d’attendre que le recruteur qui vous a reçu en entretien vous recontacte, « obligez-vous à avoir un plan d’action », conseille Agnès Leblanc, gérante du cabinet Typaction Coaching. L’enjeu ? « Être sans arrêt dans l’action », d’après la coach. Si vous êtes dans la short-list de l’entreprise, accordez-vous un moment de break pour souffler après toutes les épreuves que vous avez vécues. À l’inverse, reprenez activement les recherches et projetez-vous dans une nouvelle entreprise. Bref, « ayez toujours un coup d’avance pour garder une impression de maîtrise », souligne-t-elle.
5-Premier jour en entreprise : la prise de poste
Après plusieurs mois de recherches, vous avez fini par décrocher un poste ? Félicitations ! Toutefois, passé l’émotion de la bonne nouvelle, le stress se réinstalle et un flot de questions vient vous tarauder l’esprit… Serais-je à la hauteur ? Ne suis-je pas rouillé ? « La meilleure méthode pour éviter de se laisser envahir par le stress juste avant sa prise de poste est de se rappeler ses précédents succès et réussites, et de se remémorer ses moments de confiance en soi », explique Agnès Leblanc. Concrètement, il s’agit ici de relativiser : puisque vous avez déjà relevé de nombreux défis, pourquoi celui-ci vous poserait-il problème ? Tant que les conditions de travail sont réunies, il n’y a aucune raison de douter de soi à cette étape, d’autant que votre entreprise a jugé que vous aviez le profil pour le poste.