Faut-il accepter un job pas top ou continuer à chercher ?
Vous venez d'obtenir une proposition d’emploi, mais ce n’est pas ce que vous espériez alors vous hésitez entre continuer à chercher un job ou accepter cette offre ? Voici quelques avis d'experts pour vous aider à peser le pour et le contre selon votre situation.
1er critère : le temps passé sans emploi
La question d'accepter ou non un job ne se posera pas de la même manière selon les profils. Pour un candidat en recherche depuis plusieurs mois, voire plusieurs années, « il faut y aller, tranche Jean-Christophe Thibaud, fondateur du cabinet Lectia. Votre objectif est de vous remettre en orbite par rapport au monde du travail. C'est aussi une opportunité de retisser son réseau, de se resociabiliser. ». Vous aurez toujours le loisir de poursuivre vos recherches si ce job ne vous convient vraiment pas.
Pour un jeune diplômé ou un candidat fraîchement débarqué sur le marché de l'emploi, ce sont les opportunités propres à un secteur d'activité et la volonté de ne pas trop s'éloigner de son projet professionnel qui vont davantage rentrer en ligne de compte. « Si vous voulez faire du marketing et que vous avez la possibilité de prendre un job dans la grande distribution, comme chef de rayon par exemple, vous vous éloignez trop de vos ambitions », témoigne Jean-Christophe Thibaud. Après avoir validé son projet professionnel, il est certes possible de s’en écarter, mais de préférence « en sachant cibler des activités qui assurent des ponts avec votre objectif. »
"Dans le cadre d'un premier emploi […], cela reste une opportunité pour mieux se connaître et découvrir ce que l'on a envie de faire ou pas."
Attendre : un mauvais plan ?
À moins d’être un profil pénurique très courtisé par les entreprises, « la posture d'attente n'est pas forcément la bonne, souligne Agnès Beauvilain, coach en accompagnement professionnel et fondatrice du cabinet Ophilea. Surtout dans le cadre d'un premier emploi où il est de bon ton d'aller à la rencontre du monde professionnel. Cela reste une opportunité pour mieux se connaître et découvrir ce que l'on a envie de faire ou pas. » Saisir les occasions plutôt que de rester passif vous permettra de nourrir votre réflexion. « Ceux qui rebondissent le plus vite sont d'ailleurs ceux qui ont la capacité à attraper les opportunités rapidement. Restent à quai ceux qui sont trop souvent dans l'expectative. Le monde du travail est tel aujourd'hui qu'il faut être très réactif », constate Jean-Christophe Thibaud.
Accepter pour reprendre confiance
Pour Laurent Gaussens, responsable recrutement du cabinet RH Partners à Bordeaux : « le candidat sans emploi est plus fébrile en entretien. Il est donc moins attirant que celui qui est en poste et qui est davantage sûr de lui. » Même si la fonction ne vous plaît qu'à moitié, réintégrer le monde du travail et de l'entreprise peut avoir un effet salvateur. S'il est vrai que certains recruteurs regardent avec suspicion les personnes qui changent régulièrement de fonction, pour Jean-Christophe Thibaud : « nous sommes dans une période où l'entreprise n'a pas beaucoup d'états d'âme. Il ne faut avoir peur de rebondir si vous retrouvez un boulot plus sympa et mieux payé un an après. »
Miser sur l'entreprise plus que sur le poste
Parfois, il est aussi question de savoir « capitaliser non pas sur le job proposé, mais sur le potentiel de l'entreprise, relève Laurent Gaussens. Les perspectives de développement de l'entreprise vous permettent-elles d'évoluer ? ». L'entreprise stagne-t-elle ou au contraire, est-elle en plein essor ? Ce qui vous offrirait la possibilité, à terme, de changer en interne. D'autant qu'il est possible de s'épanouir dans un premier temps pour d'autres raisons que la fonction : une équipe sympa, une bonne ambiance générale, une entreprise qui laisse la parole aux collaborateurs…
Pouvoir assumer son choix
Attention toutefois à votre manque perceptible de motivation. Comme le souligne Agnès Beauvilain : « nous avons tous des limites. » Estimez bien votre capacité à prendre sur vous si le poste ne vous convient pas. Car pour Laurent Gaussens : « accepter un job et effectuer des missions sans conviction peut très vite se remarquer. Dans ce cas, vous vous retrouverez rapidement en situation d'échec ».
Sachez d'ailleurs que si votre employeur met fin à votre période d'essai, vous pourrez conserver votre allocation chômage. En revanche, si c'est vous qui y mettez un terme, vous ne bénéficierez du versement de l'allocation qu'à certaines conditions. C'est pourquoi il est malgré tout préférable de réfléchir avant de s'engager, même dans un marché de l'emploi atone !