Que faire si un recruteur vous dit non ?
Ce poste-là vous étiez persuadé qu’il était fait pour vous… Pourtant, vous n’avez pas convaincu le recruteur, voire même pas décroché d’entretien ? Découvrez les conseils de nos experts pour gérer une réponse négative avant ou après un entretien.
« On ne m’a même pas convoqué à un entretien ! »
Pourquoi pas moi ? « La déception est d’autant plus grande quand on reçoit une réponse négative sans même avoir été convié à un entretien, concède Didier Goutman, co-auteur du livre Trouver sa place au travail. Mais il ne faut pas forcément prendre les choses trop à cœur. »
Ce consultant, qui connaît à la fois les attentes des candidats et des recruteurs, invite des candidats déçus à abandonner leur vision trop scolaire du recrutement. « Ce n’est pas un concours. Le candidat retenu sera le meilleur… dans un contexte donné. » Autrement dit : il faut se rappeler que l’on n’a qu’une vision partielle des choses. « On ne peut pas savoir. Parfois le recruteur peut choisir quelqu’un juste parce qu’il pense qu’il s’intègrera mieux dans une équipe. Et si votre profil est “trop bien”, il peut craindre aussi qu’un profil surdimensionné soit trop cher ou pas assez stable dans la durée. »
« Il arrive aussi souvent qu’on idéalise un job sans mesurer l’écart entre sa description et les pré-requis », commente Guillaume Broquerie, associé au cabinet de recrutement William Hunt. Selon ce chasseur de tête, les plus déçus sont les plus motivés et ils confondent parfois leur intérêt pour un poste avec le profil vraiment attendu. « Or, en France, on se permet moins de souplesse que dans les pays anglo-saxons. On a des idées plus préconçues et on préfère calquer un contenu de poste sur un profil précis. »
La riposte ?
« Chaque grosse déception doit donner lieu à un minimum d’auto-analyse, suggère Juliette Allais, coach et psychothérapeute. Il faut commencer par se demander deux choses : pourquoi on s’estimait taillé pour ce poste et si on avait vraiment envie tant que cela. »
Reste ensuite à agir en conséquence. Il est conseillé de remanier son CV pour coller davantage aux postes proposés à l’avenir. Et, si l’on a plus l’envie du job que le profil de l’emploi (du moins sur le papier), devancer certaines craintes du recruteur dans un mail de motivation en espérant, au moins, être convié pour un entretien...
« J’ai décroché un entretien, mais pas le poste… »
Trébucher sur la dernière marche, c’est rageant. « Quand on a échoué à ce stade, il faut tout de suite “refaire le match” dans sa tête et essayer d’identifier d’éventuelles erreurs », commente Guillaume Broquerie. Avait-on l’impression que l’entretien s’était bien passé ? A-t-on perçu des réserves et bien su y répondre ? Et, globalement, a-t-on envoyé les bons signaux ? « Ce n’est pas toujours facile de se vendre, y compris pour des postes de commerciaux. On s’améliore avec l’expérience et en observant, on apprend à mieux lire les recruteurs. »
« Une autre erreur, classique en France, est de ne pas suffisamment montrer sa motivation, observe Didier Goutman. On est souvent trop pudique contrairement aux Anglo-Saxons. Or, sans être obséquieux, on peut dire simplement son enthousiasme et sa motivation pour un poste que l’on croit “fait pour soi”. » Car si un candidat arrive au stade de l’entretien, c’est le moment ou jamais de vendre son profil « idéal » à ses yeux…
La riposte ?
« C’est à la fois plus dur et plus facile de rater un poste après un entretien, résume Didier Goutman. Plus difficile parce qu’on a l’impression de ne pas être passé loin, mais plus facile car on peut attendre un feedback. »
Même si le poste lui a échappé, le candidat ne doit pas en rester là. « Il faut essayer d’avoir le recruteur en ligne pour savoir, éventuellement, ce qui a été déterminant et réitérer son enthousiasme si un autre poste se libère. » Ou, à défaut de l’avoir en ligne, faire savoir que vous avez téléphoné et envoyer un mail. « Si vous envoyez un message, soyez positif. Remerciez-le encore pour cette rencontre et répétez que vous restez enthousiaste et disponible. » Une façon de dire : « À une prochaine fois, j’espère… » « On ne vous en voudra jamais de rappeler après une réponse négative suite à un entretien, confirme Guillaume Broquerie. Bien au contraire, c’est une façon de marquer les esprits. Au téléphone, on a parfois un échange plus libre et plus riche. Et on se rappellera mieux de vous si une opportunité se présente. » Ou si le candidat choisi ne fait pas l’affaire…