Equilibre travail/vie perso : les conseils de cadres épanouis
Cassez l’injonction du présentéisme au profit de l’efficacité
« Longtemps, j’ai subi mes horaires de travail en restant à mon poste jusqu’à 19 heures. Je me sentais jugé quand je partais plus tôt, témoigne Michael, chef de projet dans une agence Web. Aujourd’hui, je passe outre ce que j’appelle “l’injonction du présentéisme”. Je commence tôt, bien avant tout le monde même si personne ne me voit travailler et je pars à 17h30 pour profiter de mes enfants. »
Vous connaissez bien sûr le présentéisme, ce syndrome qui consiste à rester le plus tard possible dans l’entreprise, de peur de passer pour un tire-au-flanc, quitte à faire de la procrastination en toute discrétion.
Le présentéisme, un fléau dont il faut vous libérer. Attention tout de même, cette injonction est fortement ancrée dans la culture Cadre, et si vous décidez de la casser, vous devrez absolument mener des actions compensatrices parallèles, au risque, comme l’a senti Michael, d’être fustigé par vos collaborateurs ou pire par vos supérieurs.
Vous partez plus tôt ? Ne manquez pas de rappeler votre efficacité sur tel ou tel dossier, soyez ultra réactif durant votre temps de travail, communiquez sur vos horaires décalés.
Bref, cassez les injonctions pour vivre votre vie privée, mais communiquez sur votre disponibilité au travail, et beaucoup plus fort que les autres !
La subtile recette de la gestion des horaires
« Je refuse toute réunion prévue en fin d’après-midi, explique Isabelle, graphiste dans une PME, mais je ne manque pas de proposer tout de suite un nouvel horaire en étant très arrangeante. »
Le subtil dosage entre fermeté et souplesse en matière d’horaires est connu de tous les actifs qui mènent de front famille et carrière. Il s’agit, un peu comme évoqué précédemment, de casser le présentéisme toxique tout en rassurant votre manager sur votre efficacité et votre disponibilité.
Partir plus tôt, mais être là quand il faut. « De même, ajoute Isabelle, je ne travaille pas le mercredi après-midi, mais je reste disponible par téléphone en cas de question urgente. Enfin, lorsque l’entreprise subit un rush, j’accepte de travailler plus tard certains soirs, à condition que ces périodes soient courtes. »
En bref, apprenez à jongler avec vos horaires pour vous rendre disponible, tantôt pour votre famille, tantôt au profit de votre carrière, quitte à privilégier l’un des aspects pendant un temps et faire du rattrapage ensuite de l’autre côté.
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Traquez les « voleurs de temps »
Votre objectif en résumé : mener vos projets professionnels en développement tout en cultivant votre vie personnelle. Travailler à plus de responsabilités, oui, mais prendre le temps pour vos proches, faire du sport, vous chouchouter, etc. Dans ce contexte, le temps n’étant pas élastique, la seule solution consiste à traquer ce qui dans une journée freine l’atteinte de vos objectifs. Surfer sur les réseaux sociaux ou assister à des réunions inopinées sont les premiers parasites dans une journée qui se veut pleinement accomplie.
Si vous analysez votre rythme plus en profondeur, au travail et en dehors, vous découvrirez d’autres « voleurs de temps » ! « Tous les matins, mon ordinateur peinait à se mettre en route, raconte Thomas, cadre formateur dans une grande entreprise. Je perdais 5 à 10 minutes chaque jour avec cette histoire, jusqu’à ce que je m’attèle à corriger le bug. Aujourd’hui, je travaille dès mon arrivée à mon poste et je réalise qu’il valait mieux passer deux heures à réparer cet engin une bonne fois pour toutes que perdre 10 minutes chaque jour à attendre. »
Le diable est dans les détails ! Outre la gestion optimale de votre agenda, n’oubliez pas ces petites choses chronophages du quotidien, qui sont à traquer sans ménagement pour gagner du temps.
Bien sûr, l’équilibrage entre vie personnelle et vie professionnelle se joue aussi dans votre tête : savoir dire non aux dossiers sans fin qui n’influencent pas votre carrière ; réussir à prioriser, arbitrer entre l’urgent et l’important ; savoir demander de l’aide au travail, partager les tâches à la maison, lâcher prise… autant de réflexes souvent difficiles à adopter tant nos schémas mentaux sont compliqués à renverser.
L’équilibre vie perso/vie pro, selon les salariés français
– 88 % des salariés, qui sont aussi parents d’enfants de moins de 3 ans estiment,
« manquer de temps au quotidien »
– en général, 77 % des salariés estiment « manquer de temps au quotidien »
– parmi eux, 38 % aimeraient consacrer plus de temps à leurs proches, 32 % à leurs loisirs et 15 % à se reposer
– 64 % des salariés estiment que leur employeur « ne fait pas beaucoup de choses » pour les aider à équilibrer leur temps de travail et leur vie personnelle
– 93 % pensent que l’objectif d’équilibrer vie personnelle et vie professionnelle est « important à très important », ce chiffre montant à 99 % pour les parents d’enfants en bas âge
Données issues du 9ème baromètre de l’OPE (Observatoire de l’équilibre des temps et de la Parentalité en Entreprise) dédié à la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale.