Entretien d’embauche: comment parler de sa période de chômage ?

Le chômage n’a plus rien d’exceptionnel dans une carrière, mais les candidats ont toujours du mal à parler d’une période d’inactivité en entretien d’embauche. Voici quelques conseils pour savoir comment aborder le sujet face à un employeur potentiel.

-Parler ouvertement

Même si votre CV ne le mentionne pas, un recruteur repèrera vite une période d’inactivité dans votre parcours professionnel. Mais alors comment évoquer le sujet ? Gaëlle Marre, directrice associée d’Office Team, recommande d’« attendre que le recruteur pose la question en premier, lorsqu’il interroge le candidat sur son expérience professionnelle ». Mais il est aussi possible prendre les devants. « On peut aussi aborder la question de son propre fait, ce sera apprécié par le recruteur », estime Bertrand Champailler, consultant senior au sein du cabinet de recrutement Hudson.
Quelle que soit la technique retenue, une chose est sûre : vous ne serez pas jugé. « Le chômage concerne tout le monde : il n’y a donc aucune honte à en parler », ajoute le consultant.

-Expliquer les circonstances sans vous étaler

Le recruteur va vouloir comprendre les raisons de votre chômage. Vous avez été victime d’un plan de licenciement ? Dites-le. En cette période de récession économique, ils sont fréquents. Vous avez quitté votre entreprise de votre propre chef pour prendre une année sabbatique et voyager à travers le monde ? Vous êtes loin d’être le premier. Vous avez voulu prendre du temps pour vous occuper de votre famille ? Le recruteur le comprendra parfaitement. Quel que soit le motif qui ait conduit à cette période de chômage, « il ne faut pas avoir peur d’en parler et le faire avec simplicité », conseille Bertrand Champailler. Et surtout, ne mentez pas ! N’oubliez pas que le recruteur peut vérifier les informations que vous lui avez communiquées.

-Justifier les pauses dans votre carrière

Vous ne vous êtes pas lancé immédiatement dans la recherche frénétique d’un emploi ? Pas de panique. Certains candidats ont besoin de quelques mois pour accepter leur situation. « Une personne qui a subi un licenciement économique après 20 ans dans la même entreprise peut avoir besoin de temps pour digérer l’information », illustre Gaëlle Marre.
Faites preuve de transparence en le disant à votre interlocuteur. Il ne rejettera pas votre candidature parce qu’il vous aura fallu du temps pour faire le vide ou définir votre projet professionnel. Au contraire : si vous êtes passé par une baisse de régime, ne l’occultez pas. Sans trop entrer dans les détails, « le candidat peut indiquer ce qu’il a fait pour surmonter la situation », propose Bertrand Champailler. Cela démontrera un peu plus votre combativité.

-Démontrez votre dynamisme en détaillant vos recherches

Ce n’est pas parce que vous êtes au chômage que vous vous êtes tourné les pouces. « Le candidat doit montrer ce qu’il a fait pour retrouver un emploi », confirme Bertrand Champailler. Détaillez votre recherche et la manière dont vous avez procédé : évoquez les entreprises contactées, les entretiens passés, les personnes rencontrées, les réseaux activés. « Si la période de chômage est longue, le candidat doit la décomposer chronologiquement », recommande Gaëlle Marre. Un exemple ? De janvier à mars, vous avez fait le point pour orienter vos recherches, mettre à jour votre CV et vos profils sur les réseaux sociaux. Depuis, vous répondez aux annonces, envoyez des candidatures spontanées et passez des entretiens. Il s’agit de démontrer que vous avez pris votre destin en main. Ce sera un signe de votre proactivité.

-Rester positif

Vous êtes au chômage depuis longtemps : un an ou deux, plus peut-être… « On peut être sur un marché de niche et avoir du mal à trouver des opportunités », concède Bertrand Champellier. « Il est possible que les exigences du candidat aient été trop hautes au début de ses recherches », conçoit Gaëlle Marre. Quelle que soit la raison, tournez la situation à votre avantage. Faites preuve d’intelligence en montrant au recruteur que vous avez pris du recul pour analyser ce qui ne fonctionnait pas et rectifier le tir : vous avez élargi vos recherches, revu vos attentes… Bref, vous vous êtes remis en question.
Ne tombez pas dans les travers de la complainte ou des fausses excuses. « Celui qui rejette la faute sur la crise ou les autres et reste dans une attitude attentiste et négative ne va pas retenir l’attention du recruteur, rappelle le consultant d’Hudson. À la différence d’un candidat qui reste optimiste et qui sait prendre du recul. »