5 faiblesses qui servent en entretien d’embauche
Vous avez connu l’échec, vous avez un vilain défaut ou vous n’avez pas le diplôme qu’il faut ? Pas de panique : parfois, face à un recruteur, cette petite faiblesse peut aussi vous servir…
1 Vous êtes mort de trac
« C’est sûr que cela ne marche pas avec tout le monde », prévient Yaël Benzaquen. Cette coach professionnelle, spécialisée dans le traitement de la voix, est habituée à observer le stress ou le trac chez ses clients, qu’elle s’emploie à atténuer et à dédramatiser. « Tout dépend du poste convoité et cette vulnérabilité peut déranger certains recruteurs, poursuit-elle. Mais si cela arrive, il faut surtout en parler et expliquer son anxiété. » Autrement dit : rien n’empêche un candidat de raconter qu’il est troublé par l’enjeu, précisément parce qu’il tient particulièrement à ce poste. « Après avoir rencontré tellement de candidats dans le contrôle, un recruteur peut apprécier cette forme d’humilité et d’authenticité rafraîchissantes… »
"Il ne faut pas paraître trop sûr de soi. Clamer que l’on est le plus beau et le plus fort, c’est suspect."
2 Vous avez connu l’échec
Voir certaines faiblesses comme des facteurs de réussite ? Patrice Ras en est persuadé. « Contrairement à un idée reçue, parler d’un échec est une façon de se valoriser, explique l’auteur du livre Oser montrer ses faiblesses : Et les transformer en forces !. Il ne faut pas paraître trop sûr de soi. Clamer que l’on est le plus beau et le plus fort, c’est suspect. » Au contraire, ce formateur invite les candidats à admettre qu’ils ont déjà commis des erreurs. « Tout peut se dire, insiste le formateur. L’essentiel est surtout d’ajouter ce que l'on a retiré de l’expérience. C'est doublement intéressant car cela montre que l'on est capable de reconnaître ses erreurs et que l'on peut transformer ses faiblesses en points forts. C’est une façon de parler de soi de façon authentique et pragmatique. »
3 Vous avez un vilain défaut
Même la sempiternelle question sur les défauts et les qualités peut servir à marquer des points ! « Franchement, on en a un peu assez des candidats qui citent des défauts qui n’en sont pas, du genre "je suis trop perfectionniste", plaisante Alexandre De Gennaro. Ce chasseur de têtes, auteur du guide Entretien d'embauche, comment faire la différence ?, confirme que certains défauts peuvent faire la différence en bien. Mais il recommande surtout de confesser des défauts que beaucoup jugeraient inavouables. « En général, quelqu’un qui est fâché avec l’orthographe osera rarement le dire alors que cela arrive plus souvent qu’on ne l’imagine. » Or, pour le recruteur, il y a là une carte à jouer. « Là encore, cela va surprendre l’interlocuteur et ce sera perçu comme un signe d’authenticité. » À condition, évidemment, de le rassurer. « L’idée est d’expliquer dans la foulée sa stratégie pour surmonter le problème. Un candidat qui guette la faute, relit attentivement ses écrits et n’hésite pas à chercher dans un dictionnaire, peut, étrangement, séduire et rassurer le recruteur. »
4 Vous manquez d’expérience
Là encore, Patrice Ras parle d’expérience. Mais la sienne en l’occurrence. « À 29 ans, je me suis reconverti dans les ressources humaines, confie ce formateur. J'ai passé l'équivalent d'un DESS. Et ensuite, à peine diplômé, j'ai postulé comme consultant senior en recrutement. » Pour autant, il ne ment pas sur son parcours. « Dix ans d'expérience étaient requis et je n'avais pas mis les pieds dans une boîte de ma vie. Mais j’ai tenté ma chance et envoyé un courrier en disant que je pensais vraiment avoir le potentiel. » Contre toute attente, il est reçu en entretien. « J’ai expliqué que j’avais la formation de base, des compétences, et surtout une immense envie de faire ce métier même si j’avais sans doute encore à apprendre. » Sa motivation a payé. « Maintenant que je suis de l’autre côté, je vois bien que beaucoup de recruteurs apprécient les profils enthousiastes et prêts, en quelque sorte, à se laisser "formater". »
5 Vous n’avez pas le bon diplôme
« Quand on montre ses faiblesses de façon un peu orientée, par petites touches, on construit une image positive », assure Jean-Marc Fourche, auteur du guide Entretien d'embauche : les 5 étapes clefs pour convaincre et réussir. Pour ce consultant, le candidat ne doit pas envisager ses faiblesses comme des défauts mais voir ce que le recruteur aurait à y gagner. « Cela vaut aussi pour les compétences manquantes ou le mauvais diplôme, poursuit-il. On se stresse d’avance en pensant que l’on ne rentre pas dans la bonne case. Or, beaucoup recrutent avant tout des gens motivés avec une belle personnalité. » Évidemment, il ne s’agit pas d’être incompétent. « Mais quand on sent une envie de faire les choses de progresser, on est souvent séduit, confirme Patrice Ras. Il faut surtout se dire que ces "faiblesses" sont des qualités ou des compétences que l’on n’a pas encore, et que l’on compense en attendant. » À ce sujet, le formateur cite une jolie phrase de l’écrivain André Gide : « J’ai une épine dans le pied mais je saute plus haut que les autres. » À méditer…