Soigner sa santé aussi bien que son CV pour retrouver un emploi

C’est grave docteur ? Ça peut le devenir. Quand on se retrouve au chômage, il ne faut pas seulement guetter les jobboards. Il faut aussi surveiller quelques indicateurs de santé.

C’est une expérience qu’il ne souhaite à personne. « J'étais responsable dans un grand groupe national, avec d’excellents résultats, se souvient Paul-Marie Edwards. Il y a eu un changement d’actionnaire et je n’ai rien vu venir. J’ai été viré brutalement, une veille de Noël alors que je venais de devenir papa. J'étais tellement sonné que j'ai signé n'importe quoi. Malgré dix ans d'ancienneté, je n’ai reçu qu’un mois de salaire, je me suis fait complètement avoir. » D’autres ne s’en seraient pas remis. « Je me suis donné 48 heures pour noyer mon chagrin. J’aurais pu y laisser ma santé mais par chance, j’ai vite rebondi. »

"Pour traverser une telle épreuve, une hygiène vie indispensable. Le grignotage, à cet égard, est généralement un indice de mal être à surveiller."

Mieux respirer pour encaisser le choc

Pour mettre toutes les chances de son côté, il faut une stratégie dans sa recherche, certes, mais pas que. « Il faut aussi prendre soin de sa santé à plusieurs niveaux », insiste Helen Monnet, auteure du guide Rebondir après un licenciement. À la fois coach en développement personnel et relaxologue, elle propose même un judicieux kit de première urgence dans son ouvrage. « Il faut un peu de temps à l’être humain pour encaisser le choc de l'annonce. La première chose à faire est de se réconforter, de s’offrir un peu de douceur. On peut aussi se rapprocher de la nature pour s’aérer la tête et y voir plus clair. L’idée est de se voir davantage en transition plutôt qu’au chômage. C’est le moment de se demander ce que l’on veut de façon sereine. »

Garder une hygiène de vie

Car il est si facile de se laisser aller. « Il y a une vraie question de santé à se poser, confirme Paul-Marie Edwards. J'avais arrêté de fumer et j'étais tenté de reprendre par exemple. » De son expérience, il en a tiré un livre de conseils, Rechercher un emploi : un job à plein temps. « Je me levais, je m’habillais et je me rasais. Avant de trouver du travail, je me fixais comme objectif déjà de décrocher un certain nombre de rendez-vous chaque semaine. Et à côté de cela, je marchais et je faisais du sport pour maintenir une hygiène de vie. » Ses précautions ont payé : non seulement il a retrouvé du travail en moins de trois mois, mais sa méthode a déjà accompagné avec succès une trentaine de candidats autour de lui.

De même, quand la situation pèse, Helen Monnet recommande aux intéressés de surveiller leur poids. « Pour traverser une telle épreuve, une hygiène vie indispensable, poursuit-elle. Le grignotage, à cet égard, est généralement un indice de mal être à surveiller. L'intestin est tapissé de neurones qui renvoient une fausse sensation de faim. S’installent alors des formes de compensation alimentaire liées à la peur de manquer. »

Surveiller sa santé psychologique

Surveiller l’esprit et le corps : tel est son crédo. Selon Helen Monnet, le tandem médecin/patient constitue une alliance sous-estimée à cet égard. « Allez consulter un médecin traitant et profitez de son écoute professionnelle pour lui annoncer votre licenciement. Sa neutralité bienveillante  non seulement ne vous jugera pas mais devrait aussi vous faire du bien. » La coach met ainsi en garde les intéressés contre le risque d’auto-exclusion et de dépression. « Il faut se fixer un emploi du temps et aller jusqu'à se donner rendez-vous à 8h30, le matin, tout habillé et dans une pièce de la maison dédiée à sa recherche d’emploi. »

« C’est important d’avoir quelqu’un à qui parler, abonde Paul-Marie Edwards. Lui a trouvé un soutien… à l’Apec. « Je suis tombé sur un conseiller qui a bien compris qu'il ne serait pas utile pour me trouver du travail, mais qui pouvait m'aider juste en échangeant avec moi. Et ces rencontres furent précieuses. »