4 situations de travail où il faut se comporter comme un fayot

Entretien d’embauche, d’évaluation ou demande d’augmentation,… Il y a des moments dans une vie professionnelle où vous avez tout intérêt à vous comporter comme un fayot. L’auteur du livre « Comment devenir un parfait fayot au bureau », nous détaille ce que ça peut vous apporter et les stratégies à adopter. Prêt à tenter le coup ?1 Pour décrocher un posteParole de fayot, « le fayotage au bureau est un art noble et délicat, assure Benjamin Fabre, auteur du guide Comment devenir un parfait fayot au bureau. Bien pratiqué, avec finesse et tact, il donne des fruits merveilleux. » À commencer… par un boulot. On peut se comporter comme un parfait fayot dès l’entretien d’embauche. Une seule règle à respecter : la vedette de l’interview, ce n’est pas vous, mais l’autre. En clair, après avoir déroulé votre CV, il s’agit de mettre en valeur votre interlocuteur. Il faut faire basculer la conversation de vous à lui. Pour cela, parlez de ce qui vous motive dans le poste et demandez-lui si votre fantasme correspond ou non à la réalité. » Les recruteurs ont peu l’habitude qu’on leur pose ce type de question. Et si le courant passe, enfoncez le clou et tentez une ou deux questions personnelles. Si vous êtes embauché, un boulevard s’ouvre à vous. « Cette situation n° 1 est une sorte d’avant-goût de ce que doit être votre stratégie profession­nelle. Pour réussir votre carrière, il faut que votre manager vous aime. Pour que votre manager vous aime, il faut qu’il s’aime à travers vous. »"Il vaut mieux fayoter discrètement, à l’abri de ses collègues. Histoire de ne pas se couper du reste du bureau…"-2 Pour travailler moins et mieuxLe parfait fayot travaille deux fois moins que ses collègues. Comment fait-il ? Notre consultant propose un exemple pratique simple : votre manager vous confie un dossier délicat. « Votre objectif, résume Benjamin Fabre est de vous débrouiller pour qu’il ait l’impression d’en être le papa. » Pour travailler moins et mieux, il y a quatre étapes à respecter. Après une écoute active pour circonscrire le sujet et permettre au boss de se mettre en valeur, proposez-lui un brainstorming qui vous permettra de flatter ses idées. Présentez-lui un canevas intermédiaire pour le remercier encore (et être sûr de ne pas travailler pour rien) et, enfin, remettez-lui votre travail en soulignant ostensiblement sa contribution.-3 Pour sauver son entretien d’évaluationMalgré tous vos efforts, vous aurez peut-être, quand même, commis quelques ratés pendant l’année. Pas de panique : un parfait fayot peut toujours sauver la mise en entretien d’évaluation. Il faut prendre les devants, conseille notre expert. Ainsi, avouez très vite que vous êtes conscient des points que vous devez améliorer. « Si vous êtes persuasif, il va se sentir légèrement coupable des méchancetés qu’il s’apprête à vous balancer. Peut-être même va-t-il atténuer son jugement à votre sujet. » Ensuite, rajoutez-en et demandez-lui des conseils, voire des formations. « “Incroyable”, va-t-il se dire. “Il veut vraiment progresser. Il faut que je l’aide…” » Enfin, assénez adroitement la phrase qui tue. « Regardez-le dans les yeux et dites-lui merci pour l’année passée à ses côtés, recommande Benjamin Fabre. Pudiquement mais tendrement. Il va se sentir désarmé et il va renoncer pour de bon à vous passer un savon, car il est très difficile, je vous l’assure, de cogner sur la tête de quelqu’un qui vient de vous dire merci. »-4 Pour décrocher une augmentationUn tel comportement devrait encore payer davantage. Vous semblez travailleur, volontaire, à l’écoute et reconnaissant ? Une petite augmentation ne devrait pas tarder… sans même avoir à la demander ! Si le fayot est malin, il ne demande pas : il obtient. Inutile de se comporter comme le commun des collègues. « Vos chefs se doutent bien que vous se­riez partant pour recevoir un peu plus d’argent à la fin du mois », rappelle Benjamin Fabre. Mais quand elle arrive, sortez le grand jeu. « Le moment venu, lorsque votre supérieur hiérarchique vous an­nonce l’augmentation désirée, montrez votre reconnaissance. Pudiquement, mais avec un soupçon d’émotion. Dites que vous êtes avide de rendre à l’institution la confiance qu’elle vous accorde. » Parole de fayot, ça peut toujours servir pour la suite…Les erreurs à ne pas commettreEn faire trop. « Contrairement aux idées reçues, il y a de très bons et de très mauvais fayots », reconnaît Benjamin Fabre. Les mauvais « agissent grossièrement, utilisent des flatteries énormes et des ficelles grosses comme leurs pieds, moyennant quoi tout le monde a envie de leur donner des gifles ».-Choisir le mauvais moment. « Certains moments sont propices au fayotage. D’autres pas du tout. » Exemple : le lundi matin à 8 heures n’est pas recommandé. Mieux vaut choisir un moment plus détendu. « 19 heures est l’instant parfait pour aller à la pêche aux points. »-Fayoter au mauvais endroit. « Le terrain de jeu du fayotage n’est pas si vaste que vous l’imaginez. En réalité, il est plus ou moins circonscrit au bureau de qui vous savez. » En clair, il vaut mieux fayoter discrètement, à l’abri de ses collègues. Histoire de ne pas se couper du reste du bureau…