Comment sauver un entretien d’embauche qui s’est mal passé ?

Passer à côté d’un entretien d’embauche, ça arrive, même aux meilleurs. La bonne nouvelle, c’est qu’on peut se rattraper. Nos experts recrutement vous dévoilent les trucs et astuces pour faire oublier votre ratage.

1 Quand l’entretien commence mal

Il y a des jours comme ça où rien ne va. Et où l’entretien commence mal – c’est-à-dire plus tard que prévu. « Arriver en retard, même de peu, passe souvent mal auprès d’un recruteur, sauf cas de force majeure, observe Pierre Bultel, consultant en recrutement au cabinet PBRH. Quoi qu’il arrive, il faut essayer de prévenir son interlocuteur par téléphone avant d’arriver. » Mais pour effacer ce faux départ, prévenir ne suffit pas. « Il faudra sans doute en rajouter un peu pendant l’entretien, analyse Gilles Payet,  . Sans s’étendre, mieux vaut réitérer ses excuses. Car cet employeur potentiel a besoin de comprendre que ce retard, isolé, ne vous définit pas comme futur salarié. »

"Rappelez votre contact ou envoyez-lui un e-mail. Revenez, non pas sur tout ce qui est allé de travers, mais sur tout ce qui aurait dû fonctionner, sur vos résultats."

2 Oups, vous avez commis un impair…

Parfois on le sait. Mais plus souvent, on le devine. « Il faut être très attentif aux réactions de son interlocuteur pendant un entretien, poursuit Gilles Payet. Parfois, le recruteur vous tend une perche. S’il vous demande par exemple "Vous êtes sûr ?", pensez éventuellement à reformuler votre propos. Autre bourde possible : dans un élan, on peut dire du mal d’un ancien employeur ou avoir un excès de familiarité par exemple. Si on sent que son interlocuteur se crispe, mieux vaut de reprendre, voire s’excuser tout de suite. C’est humain de se tromper. Mais plus on se reprend tôt, plus il est facile d’effacer l’erreur. »

3 Vous avez l’impression d’être passé à côté

Mais le plus souvent on ne se rend pas toujours compte d’un ratage précis, c’est plus une intuition en fin d’entretien. « Pour reprendre la main, il faut absolument poser des questions percutantes au recruteur en fin d’entretien sur lui, le poste ou sur l’entreprise, recommande Pierre Bultel. C’est une façon de se différencier car beaucoup de candidats sèchent à la fin du rendez-vous. » Et si vous n’êtes pas inspiré, la politesse reste une option. « Remerciez votre interlocuteur pour la qualité de son accueil. Tout le monde ne le fait pas non plus et parfois, cela peut aider. »

4 Vous avez un doute en sortant

Et quand l’impression de plantage vous assaille une fois rentré chez vous, tout n’est pas perdu.  « Si vous avez conscience d’être passé à côté de votre entretien, prenez les devants, conseille Julien Barrois, directeur au sein du cabinet Page Personnel. Rappelez votre contact ou envoyez-lui un e-mail. Revenez, non pas sur tout ce qui est allé de travers, mais sur tout ce qui aurait dû fonctionner, sur les résultats que vous avez obtenus au cours d’expériences précédentes. » Dans le même état d’esprit, Gilles Payet suggère de se manifester avec une idée, une analyse de la concurrence ou un slideshare. « Ne dites pas "J’ai oublié de vous dire" mais plutôt "On n’a pas eu le temps d’aborder telle question" ou "Je me suis permis d’approfondir tel point et je serais ravi d’en reparler avec vous". Ne pas s’excuser et surtout apporter une valeur ajoutée… »

5 Quand on n’a pas eu le poste

Et reste enfin l’hypothèse où le candidat n’a pas eu le poste. « Cela ne signifie pas forcément qu’on a raté l’entretien, nuance Gilles Payet. Toutefois pour en avoir le cœur net, il faut absolument prendre son téléphone plutôt que d’envoyer un mail. On n’aura pas forcément une réponse sincère, mais son interlocuteur peut moins tricher. C’est aussi un moyen de se positionner pour un futur poste. » Tout n’est pas forcément perdu. « Si vous passez par un cabinet de recrutement, gardez à l’esprit que la manière dont vous réagirez à cet entretien malheureux peut devenir un plus, confirme Julien Barrois. Et vous permettre quelques semaines plus tard d’accéder à un nouvel entretien pour un poste dans une autre entreprise… »