Chômage de longue durée : nos conseils pour rassurer les recruteurs
Plus une période de chômage est longue, plus elle est difficile à gérer psychologiquement. Mais pour convaincre de potentiels employeurs, il est essentiel de garder la tête haute. Voici 3 éléments-clés qui vous aideront à combattre les craintes des recruteurs sur le chômage de longue durée.
1 Développer une attitude gagnante
Après plusieurs mois de chômage, il est normal de douter ou pire de perdre confiance en soi. Pourtant, il est primordial de conserver une attitude positive en entretien d’embauche. Facile à dire mais pas si facile à faire, répondrez-vous certainement… Vous pouvez déjà vous rappeler que vous n’êtes pas un cas à part, puisque aujourd’hui 40 % des demandeurs d’emploi sont des chômeurs de longue durée, d’après les statistiques d’août 2013 de la Dares. Ainsi, les recruteurs sont maintenant habitués à recevoir des personnes cherchant un poste depuis une voire deux années.
Ensuite rappelez-vous que pour convaincre un employeur, il faut « éviter d’adopter une position de victime car cette technique ne permettra pas de les séduire. Il faut au contraire se positionner en tant que challenger », confirme Fabrice Abraham. Le directeur général du réseau Guy Hoquet rappelle que les candidats ont souvent plus de préjugés sur ces périodes de chômage que les recruteurs eux-mêmes.
Pour certaines fonctions, principalement celles liées au digital et à la communication, vous pouvez démontrer cette attitude gagnante avant même l’entretien en vous positionnant en tant qu’expert de votre domaine sur les réseaux sociaux professionnels, notamment dans les groupes de discussions. En partageant avec eux votre connaissance du métier, vous leur montrez que vous ne vous reposez pas sur vos lauriers et que vous vous mobilisez pour essayer de sortir du lot.
" Il faut éviter d’adopter une position de victime car cette technique ne permettra pas de les séduire. Il faut au contraire se positionner en tant que challenger."
2 Justifier les trous de votre CV
Pas questions d’indiquer les périodes de chômage noir sur blanc sur votre CV, mais n’essayez pas non plus de les masquer. Bien sûr, c’est tentant de trafiquer les dates de vos autres jobs, mais cela s’avère toujours contre-productif. Déjà parce que vous risquez de semer le doute dans la tête du recruteur, mais surtout parce que cela finit toujours pas être découvert. En somme, c’est plutôt durant l’entretien que vous devrez mettre le paquet. « Lorsque l’on a un trou dans son CV, il est plus que jamais essentiel de bien préparer son entretien », confirme Marie-Laure Hans, responsable recrutement chez Facilitess. S’il est indispensable de vous entraîner à vous présenter avec panache ou à exprimer vos motivations, il est également conseillé de préparer certaines réponses en amont car vous n’échapperez pas à des questions sur votre période de chômage. Oubliez les réponses pessimistes du type “il y a peu d’offres dans mon secteur” ou “c’est la crise”, qui seront peu convaincantes pour un recruteur. « Le candidat doit montrer au recruteur comment il se bat face à cette situation complexe, il ne doit pas hésiter à expliquer pourquoi il n’a pas été retenu lors de ses précédents entretiens et, surtout, il doit valoriser toutes les démarches qu’il a pu mettre en place jusqu’à présent », précise Karine Doukhan, directrice de la division Management Resources chez Robert Half
3 Rester actif… et le prouver !
Même si le chômage peut être vécu comme une souffrance, il est primordial de ne pas se replier sur soi-même. « L’une des craintes des recruteurs face à un chômeur de longue durée est sa perte de repères et son isolement », explique Fabrice Abraham. Pour se rassurer, un recruteur cherchera donc à savoir, au cours de l’entretien, comment vous avez occupé votre temps libre pendant cette période de latence. « Connaître les initiatives de recherche d’emploi d’un candidat permet de cerner son profil psychologique », observe Karine Doukhan. Selon votre profil, il y a de nombreuses façons de montrer que vous allez de l’avant. Dans votre CV puis en entretien, aborder les formations suivies pendant vos périodes chômées, l’éventuel bilan de compétences effectué, vos participations à des conférences, des ateliers de recherche d’emploi, des forums de recrutement, des tables rondes. C’est également l’occasion d’indiquer que vous avez été bénévole dans une association. Vous n’avez rien fait d’aussi professionnel ? Ce n’est pas grave : si c’est correctement expliqué, le recruteur comprendra que vous avez également profité de cette période pour passer plus de temps avec vos enfants, voyager à l’étranger vous mettre à une activité artistique… À ce stade, le principal enjeu est de démontrer que, malgré les difficultés, vous ne baissez pas les bras et que vous continuez à mener des projets, même s’ils ne sont pas strictement professionnels.