Premier jour de travail : les erreurs qui vont agacer vos nouveaux collègues
Bonne nouvelle, vous commencez un nouveau job. Ce serait dommage de partir sur le mauvais pied avec vos collègues. Keljob passe en revue les attitudes qui pourraient être mal interprétées par cette équipe que vous ne connaissez pas encore.
1 Gare aux « fashion faux pas »
Encore aujourd’hui, il n’en a pas l’air. Et pourtant, c’est bien l’image d’un collègue prétentieux qu’il a donnée, jadis, lors de son premier jour de travail dans une illustre société de production. « C'était mon rêve et je suis arrivé en costume-cravate alors que je n’étais que stagiaire, se souvient Stéphane Boukris. Cela n’a pas été très bien vu car c’était contraire à la culture de l’entreprise. J’avais lu un article qui disait "ne t'habille pas pour le job que tu as mais pour le job dont tu rêves" et je m’étais bêtement habillé comme un PDG !» Quinze ans plus tard, il a fondé le cabinet Ametix, spécialisé dans les métiers du numérique, et recommande volontiers aux candidats de s’inspirer de son expérience…
"On ne sait pas qui on remplace, ni dans quelles conditions il ou elle est parti. Si c’était quelqu'un de très apprécié ou si quelqu'un du service a candidaté à ce poste, une nouvelle recrue peut être vite stigmatisée."
2 Décorer son bureau
« Quelqu'un qui commence un nouveau contrat doit être complètement accaparé par sa prise de poste », insiste Guillaume Blanchin. Mais il y a quand même des limites à cette "appropriation". Caroline Petat cite ainsi avec humour une scène vécue. « J’ai déjà vu des salariés apporter, dès le premier jour, tout plein de choses pour décorer leur bureau comme s’ils étaient à la maison. » Touchant pour certains ou prématuré pour d’autres en période d’essai ? « En tout cas, c’est un peu étrange et décalé, résume cette responsable national du recrutement des franchisés chez Shiva. Beaucoup ne comprennent pas que le premier jour doit être absolument dédié à une phase d’observation. »
3 Poser (ou répondre à) des questions indiscrètes
Autant dire qu’il vaut mieux, souvent, en dire le moins possible. Et surtout éviter certains sujets qui fâchent ! « Parler de sa rémunération avec ses collègues en arrivant est fortement déconseillé, commente Judith Tripard, consultante senior pour le cabinet Clémentine. On ne partira pas forcément sur de bonnes bases en leur demandant à combien ils ont commencé par exemple. » Mais nul besoin d’être indiscret pour commettre un faux pas. « De la même manière, il vaut mieux éviter de répondre si on vous pose la question ou si l’on vous sonde sur votre processus de recrutement. » Cette experte du recrutement rappelle souvent aux candidats qu’ils ignorent encore tout du service où ils mettent les pieds. « On ne sait pas par exemple qui on remplace, ni dans quelles conditions il ou elle est parti. Si c’était quelqu’un de très apprécié ou si quelqu’un du service a candidaté à ce poste, une nouvelle recrue peut être vite stigmatisée. »
4 Poser ses RTT ou des congés
« Il y des erreurs que l'on observe surtout chez les candidats juniors », observe Guillaume Blanchin, senior manager chez Walters People. Autrement dit : des faux pas que l’on apprend à éviter avec l’expérience. « Autant au moment du recrutement, on peut tout aborder, autant il y a des questions que l’on tait le premier jour. » Parmi les grands écueils : se renseigner sur le montant de ses tickets restaurant ou sur le fonctionnement des RTT. « Non pas qu'on n'ait pas le droit, mais cela traduit des premières préoccupations complètement annexes à sa prise de poste. » Plus fâcheux encore - et déjà vu : la demande de congés anticipés. « C’est le cas typique du candidat qui avait prévu un voyage et qui n’a pas osé en parler avant. Même si l’employeur peut lui refuser, personne n’a envie de commencer une collaboration sur de mauvaises bases. C’est pourquoi il faut absolument aborder ces questions dans le processus de recrutement pour éviter tout malaise. »
5 Parler de son ancienne boîte (en bien ou en mal)
« Il faut faire preuve d'humilité et de discrétion le premier jour, insiste Laurent Potel, cofondateur de la start-up Reezocar. L'observation permet de s'imprégner au plus vite de l’ambiance, comprendre les codes de l’entreprise et se recadrer soi-même si besoin. » Comme ses confrères, il invite les jeunes recrues à éviter les bavardages inutiles. « Les pires recrues sont celles qui se sentent tellement à l’aise qu’elles racontent leur vie. » « Cela ne sert à rien de critiquer son ancien patron ou ses anciens collègues car on ne sait jamais comment cela sera perçu », abonde Judith Tripard. Mais le conseil vaut dans les deux sens. « On a déjà vu des collègues vanter leur boîte précédente, sourit Stéphane Boukris. Cela va une fois, deux fois, mais après il faut arrêter. C’est bien d’avoir appris des choses mais pas de partager sa nostalgie. » En effet, une autre aventure commence…